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mardi 29 mars 2011

La relève "olympique" : faut-il espérer ?



Au vu de la belle victoire de la sélection olympique (4-0) qui jouait ce week-end à Accra contre le Liberia, dans le cadre des éliminatoires pour les JOs londoniens de 2012, nous serions tentés de penser que la sélection A actuelle - à forte coloration "académicienne" - a trouvé sa relève.

Gérer au mieux le "passage de témoin"

Des cadres vieillissants (Zokora, Drogba, Kolo, Keita,...), d'ex "jeunes espoirs" en phase de devenir les tôliers (Yaya, Gervinho, Tioté,...) : la sélection ivoirienne de la 2e moitié des années 2000, dont on a si souvent loué le talent et conté le potentiel, s'apprête à connaître (lors des CAN 2012, 2013 et, surtout, du Mondial 2014) de grandes mutations. Le passage de témoin et l'intégration de jeunes joueurs prometteurs est le grand challenge qui attend les sélectionneurs nationaux de l'équipe A (François Zahoui) et de la sélection olympique (Alain Gouaméné).

On se souvient que le passage de témoin avait été très mal négocié en 2005-2006. Il avait même failli coûté la qualification au Mondial 2006 (voir la campagne des éliminatoires combinés CAN-Mondial 2006, les errements d'Henri Michel et la complaisance de certains membres du staff et de dirigeants de la FIF à l'égard de plusieurs joueurs). S'ils avaient certainement un rôle à jouer hors du terrain, des joueurs comme Cyril Domoraud et Blaise Kouassi par exemple, n'auraient pas dû être alignés, ni à la fin des éliminatoires, ni pendant le Mondial. Les bonnes performances comme l'expérience grandissante de leurs concurrents l'exigeaient.

Il est évident que Zahoui et Gouaméné travaille d'ores-et-déjà dans le sens d'une "passation de pouvoir" en douceur. On sait toutefois que le moment choisi par le sélectionneur, qui doit rester (on ne le dira jamais assez) le seul maître à bord en matière sportive, est souvent contesté par des officiels de la Fédération, voire par les joueurs eux-mêmes. On espère que le parcours, honorable jusqu'ici, dont Zahoui sera l'auteur lui permettra d'asseoir une légitimité qui avait fait défaut au sélectionneur français à l'aube du Mondial allemand. Henri Michel semblait parfois trop peu concerné ; il paraissait trop souvent ailleurs. Halilhodzic, qui était venu à Abidjan avec la main ferme qu'on lui connaît, avait peut être payé au prix fort (la Fédération - en accord avec certains joueurs ? - l'avaient privé du Mondial 2010 au profit d'Erickson) cette intransigeance. Dans l'intérêt du football ivoirien, cette "ingérence" (le mot est mal venu) de certains hommes de la FIF dans les choix du sélectionneur doit cesser.

Les futurs jeunes de la Sélection A sont-ils déjà connus ?

Pour ce qui est de l'intégration de jeunes éléments chez les Seniors, le tandem Zahoui-Gouaméné va jouer un rôle crucial et il est essentiel qu'il puisse travailler sur le long-terme (encore 3 ou 4 années au moins). Le second a en effet acquis une excellente connaissance des sélections ivoiriennes de jeunes à travers ses dernières campagnes : il a notamment conduit une sélection U23 lors du Festival International Espoirs de Toulon (qu'il a d'ailleurs remporté), la sélection U17 lors de la CAN 2011 (à laquelle il a décroché une place qualificative pour le Mondial de la catégorie, cet été au Mexique) et actuellement la sélection olympique dans la campagne qualificative pour les JOs de Londres.

Depuis le départ de Gérard Gili (qui avait brillamment qualifié la Côte d'Ivoire pour le premier tournoi olympique de football de son histoire, en 2008) et le décès en 2004 de feu Mama Ouattara (à l'époque, éminent sélectionneur de la sélection junior), Gouaméné est aujourd'hui celui qui détient les clés de la relève ivoirienne. Ce n'est qu'en travaillant main dans la main que Zahoui, patron des Eléphants Seniors, et lui pourront identifier les éléments dignes de succéder aux Kolo, Keita et consorts ; d'une part choisir les éléments qui ont les qualités requises pour évoluer au plus haut niveau, et d'autre part, ceux qui sont en mesure de combler les lacunes et besoins de l'équipe A en fonction des dispositifs et schémas tactiques qu'aura arrêté le sélectionneur avant les compétitions décisives.
Mais peut-on prévoir la promotion en équipe A d'une majorité des joueurs de la sélection olympique actuelle ? Cette sélection est composée à quelques exceptions près des joueurs qui ont remporté les Festival international de Toulon en juin 2010. Composée de jeunes espoirs faisant leurs gammes en Europe, elle ressemble fortement à la sélection emmenée par Gili à Beijing. A la différence près que celle de Gili comptait des joueurs qui avaient déjà fait leurs premiers pas en Senior. Cela dit, jusqu'à 2012, la route est encore longue.



Si l'on consulte la liste des 18 participants à Beijing 2008, on constate que 5 d'entre eux ont pris part au Mondial sud-africain, deux ans plus tard : Benjamin Angoua (Valenciennes), Souleymane Bamba (Hibernians), Emmanuel Koné (Cluj), Salomon Kalou (Chelsea) et Gervinho (Lille). Toutefois, Kalou, Gervinho et Koné comptaient des sélections en A avant de jouer la compétition olympique. Depuis, ils sont 3 de plus à avoir goûté aux joies de la sélection A : Abraham Guié-Guié (Tours), Sékou Cissé (Feyenoord) et le Niçois Kafumba Coulibaly.

Malgré le talent des poulains de Gouaméné, on peut donc se demander combien viendront grossir les rangs de leurs aînés d'ici les CAN 2012 et 2013. On remarquera que, parmi eux, Lacina Traoré flirte avec les "A" depuis cet été déjà et que le latéral droit du Slovan Bratislava, Mamadou Bagayoko, pourrait, en cas de qualification, disputer ses deuxièmes JOs consécutifs.

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